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Bons baisers de New York

4 juillet 2014

This is the end

Le compte à rebours a commencé. L'avion décolle dimanche soir. Aujourd'hui c'est le 4 juilllet, la Fête nationale ici. Le temps est maussade, mais Arthur a apparemment décidé de laisser Manhattan tranquille. Je me tâte encore pour aller au feu d'artifices ce soir, tiré sur l'East river. Il paraît qu'il n'a rien d'exceptionnel. Pas de

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défilé, pas de parade. Le plus gros événement semble être cette année le match de foot France-Allemagne, avec des évènements un peu partout, organisés généralement par les expatriés.

Qouiqu'il en soit, il me reste 10 000 choses à faire et depuis ce matin, je suis officiellement dog sitter. Les promenades du beau Caleb sont sacrées et vont salement empiéter sur le temps consacré à écrire ces billets. Et comme je n'ai pas l'intention de me lever à 6 heures du matin, eh bien voilà, je clos aujourd'hui l'exercice.

J'espère que vous aurez apprécié mes petits mots. Ils ne reflétaient que ma vision de New York. Ceux qui sont déjà venus, qui vivent ici ou qui viendront un jour en auront une autre. Heureusement d'ailleurs. Le voyage est une expérience personnelle. Et les guides, comme leur nom l'indique, ne sont là que pour guider ; leurs balises sont des points de repères, pas des points de contrôle.

Merci à Jacques, Anouk, Anastasia et Maureen pour leur accueil. Merci à toutes les belles personnes que j'ai pu rencontrer ici, un bref instant ou plus longuement. Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont contribué à la réalisation de ce voyage en remplissant la cagnotte pour mon quarantième anniversaire, j'avais prévu des vraies cartes postales pour tout le monde mais le temps a passé trop vite... Merci enfin à vous qui avez eu le courage de lire ma prose pendant ces 15 jours !

Et maintenant, que la vie suive son cours.

 Rose

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3 juillet 2014

Appelez-moi Arthur

Je voulais vous parler de ma journée difficile. Vous dire que j'ai beau essayer, je n'arrive pas à apprécier Chinatown.

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A chaque fois que j'y vais, c'est par un jour de canicule, il fait trop chaud, il y a trop de bruit, trop de circulation, trop de monde, trop d'odeurs. Même si des boutiques de souvenirs à deux balles sont disséminées dans le quartier, j'ai toujours l'impression de déranger, de ne pas être à ma place dans ces rues où les enseignes et les affiches sont en chinois, et éventuellement traduites en anglais. J'ai eu un mal de chien à commander à manger et un mal de chien à trouver une place à l'ombre pour avaler mon  repas acquis de haute lutte. C'était copieux, pas cher et sans saveur. Je suis repartie.

Je voulais vous dire aussi le jardin botanique de New York, dans le Bronx, tout au bout du bout de la ligne de métro. Il y avait encore huit blocs à parcourir sous un soleil de plomb pour arriver à l'entrée et découvrir enfin, la forêt aux arbres bicentenaires, la rivière Bronx, la roseraie...

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Mais là, il y a scoop. Arthur débarque. Un de ses soubresauts m'a d'ailleurs cueillie au milieu de la fameuse roseraie. A 17h45, la nuit est tombée et toute l'eau du ciel aussi. Sur moi. Je vous passerai le retour laborieux (pour une raison inconnue, la station de métro avait mystérieusement disparu), le bus avec toujours cette foutue clim' à fond, alors que tout le monde aurait pu essorer sa petite culotte.

Arthur est une tempête tropicale qui risque de compromettre sérieusement le feu d'artifices du 4 juilllet ici. A priori, il devrait pleuvoir à torrent jusqu'à vendredi soir. Autant vous dire que je suis en train de reconsidérer mon programme de balades pour ces deux jours à venir...

Rose

PS : désolée pour la photo à l'envers, malgré tous mes efforts la technique refuse de plier....

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2 juillet 2014

Rencontre

Je l'ai vu. Enfin. Après deux séjours, dont un de presque deux mois, soldés par des échecs, je suis tombée sur lui, et par hasard encore. Je repartais vers la station de métro, emportée par la foule, j'ai tourné la tête et il était là.

Je ne parle pas de Jimmy Fallon, ni de Clint Eastwood (qui est venu me serrer la main dans mes rêves la nuit dernière, on se demande bien pourquoi). Désolée les copines, je ne parle pas non plus d'Alice Cooper ou de Brandon Stanton ( je vous laisse chercher qui c'est et devenir fan de son travail).

Non. Je parle de Robert John Burke. Alias... le Naked Cowboy !!!!

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Alors voilà, il était là, en bottes, chapeau, slip et guitare et il chantait, à un croisement de rue de Times Square. Je commençais à douter de son existence, au milieu de ce capharnaum démentiel. Si New York est une fête foraine à ciel ouvert, Times Square en est l'épicentre. Le secteur concentre certainement à la fois la plus forte densité de population et la plus faible densité de New Yorkais. C'est du clinquant, de la paillette, de la poudre aux yeux, du spectacle. Normal d'ailleurs, on est à Broadway.

C'es le seul endroit sur terre où on peut voir Spiderman faire de la monnaie à la Statue de la liberté, ou Super Mario taper la conversation à Batman. Les icônes de la culture populaire sont là pour se faire prendre en photo, moyennant finances bien sûr. Je me dis que des fois, ils doivent se castagner pour des questions de territoire ; ça doit être quelque chose à voir. Je me dis aussi qu'il faut être prêt à tout quand on veut bosser ici, y compris à porter la fourrure ou le latex par 40 degrés à l'ombre.

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Mais le Naked Cowboy, il est loin de tout ça. Il fait partie des attractions les plus courues de Times Square. Il est là pour faire vivre sa franchise car oui, il s'est déposé comme une marque protégée ; il a formé une escouade de Naked Cowboys et même de Naked Cowgirls, qui lui paient le droit d'utiliser le nom et le concept. Je crois même qu'il s'est présenté à des élections il y a quelque temps.

Du coup, je regrette presque de lui avoir filé 1 dollar pour les photos, parce qu'il doit être au moins millionnaire, ce type. Enfin, ce qui est fait est fait. 

Vous noterez sur les photos la présence d'une peluche très moche. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est Albert, un croisement de taupe, de lapin, de koala et de fourmilier, adoptée à Noël dernier et devenue rapidement la mascotte au boulot. Albert m'appartient mais il part en vacances régulièrement avec mes collègues et a vu beaucoup de pays en quelques mois. Son album de photos souvenirs comporte déjà des clichés de colllection ; ceux avec le Naked Cowboy y figureront en bonne place. Quant au Naked, il a dû avoir des demandes plus farfelues dans sa carrière d'homme en slip, car il a empoigné Albert avec vigueur et m'a même encouragée à multiplier les prises de vues.

Pardon ? Est-ce que moi, j'ai fait une photo avec le cowboy ? 

Nan mais ça va pas ! Et pis quoi encore !

Rose

 

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1 juillet 2014

Qui joue en première base

(Avant-propos sans rapport avec ce qui va suivre, mais c'est mon blog, je fais ce que je veux : Joyeux anniversaire mon papounet !)

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Hier, c'était une journée spéciale : " Je ne sais pas trop ce que je regarde, mais c'est sympa".

New York est une ville hyper touristique et ressemble à une fête foraine géante, certes.

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On peut s'ébaubir devant le magasin M&N's de Times Square mais on peut aussi apprécier d'aller au musée. La ville n'en manque pas et j'en ai déjà visité quelques-uns durant mes précédents séjours : le MET, le MoMa (musée d'art moderne), le museum d'histoire naturelle, le musée des Indiens d'Amérique... Cette année, je voulais aller au musée Guggenheim. C'est fait. Rien que pour l'architecture du bâtiment, ça vaut le déplacement. Les photos étant interdites à partir du moment où on quitte le hall pour commencer l'escalade des étages, je ne peux vous proposer qu'une photo "vue d'en bas", pas forcément très parlante.
N'ayant pas particulièrement regardé quelles expositions étaient présentées pour l'heure, je me suis retrouvée devant une rétrospective consacrée au futurisme italien, 1909-1944. Je suis une totale béotienne en matière d'art pictural et plus généralement en matière d'arts visuels. Honnêtement, le choc esthétique cher à Malraux ne fonctionne guère sur moi et sans les clefs, je n'arrive pas à ouvrir la porte. Je ne peux donc pas vous expliquer avec emphase que j'ai "ressenti" les buts des artistes. A tout le moins, j'ai découvert un mouvement dont je n'avais qu'une très vague idée jusque-là et je me suis sentie plus intelligente en sortant qu'en entrant. C'est déjà pas mal.

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Le temps de retraverser Manhattan aux heures de pointe avec un métro capricieux (spéciale dédicace à toi, oh métro parisien) et il était l'heure pour moi de me frotter à un autre type de culture, populaire et purement américaine celle-là : un match de baseball au Yankee stadium. Il y a quelques jours, les Yankees ont reçu les Red Sox de Boston, l'adversaire intime. Mais on s'y est pris trop tard et les places étaient beaucoup trop chères. Du coup, on est allé voir hier le match contre les Rays de Tempa Bay.

Je dois avouer une chose : j'ai beaucoup, mais alors beaucoup régressé par rapport à 2010 concernant la compréhension de ce jeu. Il ne s'agit pas juste de taper dans la balle et de courir comme un dératé jusqu'à la première base. Les trajectoires de balle sont primordiales notamment, et j'ai eu beau fouiller dans ma mémoire et poser des questions stupides à Jacques, maître français es baseball, ce qui s'est passé sur le terrain m'est apparu relativement brumeux.

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Mais à la limite, on s'en fout. L'ambiance dans le stade est tout aussi importante, voire plus, que le match lui-même. Comme je l'avais déjà écrit en 2010, le baseball est une communion. Les Américains viennent au stade en famille, tous les niveaux sociaux et culturels se mélangent, chacun vit sa vie, va et vient dans les allées, les boutiques.

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On y parle, on y boit, on y mange de conserve. Les nombreuses coupures de jeu (dues aux écrans publicitaires télévisés) sont ponctuées de jeux sur l'écran géant : les caméras se baladent dans les tribunes et font des gros plans sur les spectateurs aux anges, le speaker fête les anniversaires, les Yankees essaient de prononcer correctement des mots étrangers ou racontent des blagues niveau Carambar. Le cri de ralliement "Let's go Yankees" part à intervalles réguliers, tout le monde enchaîne en frappant dans les mains. Le match débute par l'hymne américain que les spectateurs écoutent debout, la main sur le coeur. En milieu de match, on a droit à "God bless America", mais aussi à une brave chanson de fête foraine (la chanson du baseball) et à YMCA, des Village people, alors que les paroles s'affichent, au cas où vous auriez envie d'un karaoké...

J'ai souscrit à la tradition en m'enfilant une cagette de junk-food : frites et chicken sliders, des sortes de mini hamburgers mais pas si mini que ça. J'ai eu une pensée émue pour ma diététicienne : ce "repas" était indiqué à 1200 calories... Ouch... 

Pour le reste, j'ai crié un peu, quand les Yankees couraient de base en base, fait la ola et du shopping pendant que le match se prolongeait, se prolongeait et que les tribunes se vidaient, se vidaient. Oui, ici, on part avant la fin du match. Comme quoi... On a fait pareil d'ailleurs, et sur le chemin du retour, le score final est tombé : 4 à 3 pour les Rays. Bref, vivement que j'y retourne.

Rose

 

30 juin 2014

So many faces

C'est quand même un truc de dingue. On vous dirait : "Bon alors tu prends tes grandes vacances dans un endroit où il fait 35 degrés la journée mais la nuit, il fera carrément froid. Tu devras marcher pendant des heures sous un soleil de plomb, tu auras mal partout et tu dormiras très peu, comme ça tu seras sur les rotules pour reprendre le boulot", ça vous ferait envie, vous ? Moi à la limite, c'est un peu l'idée que je me fais d'un trekking dans le désert, désolée pour ceux qui adorent ça. 

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Si vous rajoutez "Et il y aura PLEIN de monde", alors ça peut ressembler à des vacances en début d'été à Manhattan. Je le savais, hein, mais pourtant j'ai signé, et les yeux fermés encore. 

Et le pire, vous savez quoi ? C'est que j'aime ça ! 

Définitivement enrhumée grâce à cette foutue clim' poussée à fond à peu près partout, je continue à arpenter vaillamment les rues, découvrant souvent des merveilles, me perdant de temps en temps dans des quartiers aussi moches et sans intérêt qu'il est permis de l'être, croisant des figures improbables et des architectures sidérantes.

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Ce fut le cas hier, avec un petit tour par la parade de la Gay Pride, où, posée à côté d'une fille les seins à l'air déguisée en arc-en-ciel, j'ai vu passer la délegation des Quakers gays, le char de Harlem, ou encore le groupe des Gays pro cannabis qui ont certainement contribué à la bonne humeur générale avec un pétard géant et fumant (et c'était de la bonne).


Que dire de plus ? Cette parade existe aussi en France, mais je n'y ai jamais assisté. Ici, elle descend la 5th avenue depuis la 36e rue, et s'achève sur les quais le long de l'Hudson, après avoir traversé le Village. Elle passe bien sûr devant le Stonewall, le bar où tout commença en juin 1969 par une descente de police musclée, qui entraîna les premières manifestations gays et lesbiennes.
C'était plein de musique, de couleurs, d'horizons sociaux, politiques, religieux différents, c'était militant et c'était festif, c'était sympathique en diable et c'était désolant de se dire qu'au XXIe siècle, la communauté homosexuelle doit encore lutter pour avoir les mêmes droits que les hétérosexuels. Ce n'est pas mon genre d'étaler mes convictions mais il doit me rester un peu de cannabis dans le sang.

IMG_3560Après, je ne vous cache pas que j'étais aussi désolée de voir tous ces beaux garçons et de me dire que j'aurais beau sourire et leur montrer mon décolleté, je n'aurais aucune chance. Pffff....

Changement de décor avec ma fin de journée, qui m'a menée au Top of the rock du GE Building, au Rockefeller center.

 

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Le Top of the rock, c'est un peu comme l'Empire State building côté vue imprenable sur la ville. Sauf que depuis l'Empire State building on voit le GE building, mais que depuis le GE building on voit l'Empire State building, ce qui est beaucoup, beaucoup mieux pour les photos. Tant qu'à faire, j'ai attendu que la nuit tombe et j'ai fait ce que j'ai pu avec mon appareil pour fixer le spectacle de New York revêtant lentement ses habits de lumière. En fredonnant "Empire state of mind" et New York New York, bien sûr.

Rose

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29 juin 2014

La bella notte

Sieste à Central Park

Lors de mes précédents séjours ici, en 2007 et 2010, je n'ai guère goûté New York by night. La première fois j'avais le guide (Jacques) mais pas la résistance suffisante après des journées entières passées à arpenter les rues. La deuxième fois j'ai étalé l'épuisement sur deux mois mais Jacques n'était pas là. 

Cette fois, Jacques est là et comme d'entrée de jeu je me suis décalée niveaux horaires, j'ai la nette impression que mes nuits sont plus belles que mes jours. Ca débute par des réveils laborieux, de longs petits déjeuners devant mon écran pour vous écrire ces cartes postales et des minutes perplexes devant mon guide et mes plans pour choisir ce que je ne vais pas voir.

L'Empire State building aux couleurs de la Gay Pride

Quand enfin je sors, c'est l'heure de la sieste, la chaleur est écrasante et a vite fait de freiner mon rythme. Bien sûr, même comme ça, j'en prends plein la vue. Hier je me suis perdue dans Central Park, percussions africaines et flûtes de pan, pique-nique et bronzette, baseball et soccer.

J'avais à peine atteint le Met (le metropolitan museum), que c'était l'heure du rendez-vous avec Jacques et Fabienne dans le Village, pour déambuler jusqu'à Tribeca et au Tribeca grill. Qui en fait est le restaurant de Robert de Niro. Ou du moins le restaurant dans lequel il a des parts. Bon évidemment, Bob n'était pas présent en chair et en os, je me suis contentée de le croiser dans le couloir menant aux toilettes, sur des affiches de films et des photos dédicacées.

J'avais à peine fini mon verre que c'était largement l'heure d'aller dîner chez Joséphine. Joséphine comme Baker. Le lieu est tenu par un de ses enfants adoptifs, Jean-Claude Baker, originaire de.... Dijon !

Chez Joséphine

Et voilà comment j'ai mangé du boudin noir aux pommes dans une ambiance années 20 assez extraordinaire, dans un décor où prenaient place pêle-mêle un palmier, des tentures vert et or, des lustres à pampilles, un pianiste et un serveur proposant des "hawicots verts" en français dans le texte. Le tout sous l'oeil bieveillant de la grande Joséphine, tapissant les murs de son corps dénudé et de son beau sourire.

J'avais à peine fini mon dessert que c'était l'heure d'aller boire un dernier verre au Caffe Taci, un endroit qui n'existe que le samedi soir... Sous la houlette de son fondateur, l'italien Leopoldo Mucci, qui vous accueille un verre à la main et les bras ouverts, on boit et on mange en écoutant...de l'opéra. Contre la baie vitrée sont installés un piano et une scène minuscule, une estrade plutôt. Et sur l'estrade, des chanteuses et des chanteurs, qui font défiler tout le répertoire, chacun leur tour. On oublie le cérémonial de la salle sompteuse et du silence absolu. Le public discute et rit (certes assez discrètement), certains artistes ont sorti le noeud papillon ou les robes longues, d'autres vous interprètent, et de façon magistrale, l'air du Toreador de Carmen en bras de chemise ou le grand air de la Reine de la nuit dans La flûte enchantée en robe de plage et sandales plates.

Au caffe Taci

Et le public de reprendre en choeur en tapant dans les mains.
C'est une chose que d'écouter de l'opéra dans une salle de concert, c'en est une autre que de recevoir toute la puissance et l'émotion qui se dégagent de ces voix à moins d'un mètre de vous. Je ne suis pas ferue d'opéra, je l'avoue, mais la vibration était là. Tout comme les musiciens et chanteurs la veille au Paris blues, ces artistes lyriques partageaient leur passion avec une joie et un plaisir évidents, communicatifs et sans complexe.

J'avais à peine fini mon verre que c'était l'heure de la fermeture. Le temps de rentrer et de redescendre sur terre, le temps d'écouter la musique dans le jardin du voisin qui fêtait son anniversaire (encore?), il était 2h30. 

Aujourd'hui est un autre jour, avec au programme un tour à la Gay Pride, un saut vers les danseurs à roulettes de Central Park et, by night, une jazz session à l'American Legion, juste en face de l'appartement.
A moins que. Ici, établir un programme ne sert à rien. C'est la ville qui décide.

Rose

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28 juin 2014

Éparpillée façon puzzle

Résumons-nous.

Point géolocalisation : on est samedi, je suis à New York, il fait chaud. Ça, c'est bon.

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Point santé : je me suis vautrée dans la rue lundi soir et j'ai la jambe gauche en kit. Hier pour faire bonne mesure, je me suis tordue la cheville droite sur les trottoirs défoncés de Battery park. Rien de grave a priori, mais ce matin, ça tiraille un peu quand même.

Et grâce à la clim' poussée à fond dans tous les endroits clos de la ville, y compris les rames de métro, ça fait deux jours que je me lève avec la gorge en feu et les sinus bouchés. Si je parlais anglais, j'aurais un super accent américain, no offense.

Point écureuils : concernant ma théorie sur le programme ultra secret de dressage des écureuils de Manhattan, on progresse.

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Je crois que les meilleurs sujets sont affectés à Battery park, le point d'accès à la statue de la liberté. Ici ils se déplacent carrément en groupe, font des cabrioles et viennent prendre sans crainte les oboles comestibles tendues par les touristes.

Devant la grille du parc, il y avait un vieux monsieur chinois qui jouait d'un bizarre insrument de musique, entre violon (pour le son), violoncelle (pour la posture) et chasse d'eau (pour l'aspect). Sans doute la version locale du joueur de flûte de Hamelin.

Point "et à part photographier les écureuils, tu fais quoi?" : eh ben je bois. 

J'aborde ici la partie la plus importante de ma journée d'hier. Non pas que j'aie passé mon temps à m'enivrer sous un soleil de plomb. Mais il se trouve que Jacques m'a emmenée boire un verre chez Cédric, un very french Bistro de Harlem, tenu par un Français (Cédric, donc), avec -pour l'instant- des maillots de foot sur les murs et des larges baies vitrées. Après sirotage d'un malbec, nous allions nous lever et poursuivre notre route lorsque Cédric est arrivé et nous a resservi. En bordeaux cette fois. Si c'est pas malheureux de venir ici pour boire du bordeaux. Enfin bref. Assis sur un banc devant l'établissement, la conversation a dérapé sur la terrasse qu'on refuse pour l'instant au patron, le baseball (les Yankees jouaient hier), ses fiançailles avec une jolie et souriante dominicaine qui s'est jointe à nous, tandis que Fabienne, la dernière larronne, arrivait en renfort.

A ce stade les choses commençaient à me paraître cotonneuses ; heureusement il était largement l'heure de diner et j'ai pu éponger mon troisième verre de rouge - un pinot noir californien- avec un tartare de thon-avocat à tomber. Je ne vous cache pas cependant que je n'ai qu'un vague souvenir de ce qui a pu se dire autour de la table.

C'est d'une démarche chaloupée que j'ai ensuite suivi mes acolytes jusqu'au Paris blues. Comme je ne voudrais pas tomber dans le cliché de la blanche qui va s'encanailler dans un club de jazz de Harlem, je vais surtout laisser parler la photo que Jacques me prête gentiment, vu que j'étais bien trop paf pour empoigner mon appareil, et qu'en plus je me tenais fermement à mon Cosmopolitan (vodka, cointreau, cranberry et citron vert pour ceux qui s'interrogent).
J'ai pensé à toi, mon papa, tu aurais adoré cette ambiance. Le sosie de Miles Davis était là, une chanteuse, des chanteurs, juste des notes qui vibraient et enveloppaient tout dans cet endroit sans fioritures. Même assise au fond et dans un état d'ébriété avancé, j'ai ressenti leur plaisir de jouer et de partager la musique. Et je me suis dit que quand même, les gens qui n'écoutent pas de jazz sont des gens bizarres.

Point final : hier je voulais me coucher tôt après une salade et une tisane. J'en ris encore.

Rose

Au Paris Blues

27 juin 2014

Il y a toujours un MAIS

La journée d'hier avait tout pour entrer dans le Guiness book des journées les plus frustrantes de ma vie. Mais en fait, non.

Premier objectif de la journée : aller exécuter (hum) le Boogie en sol au Guitar Center, sur la 14th entre 5th et 6th avenue. Après avoir poussé la porte de la caverne d'Ali Baba, j'ai dû me rendre à l'évidence. Quand on est gaucher, ici comme en France, on se brosse pour trouver des modèles adaptés en magasin. Tout le monde essaie les instruments les plus extrordinaires et vous, vous envisagez de vous mettre au triangle. En l'occurrence, je n'ai repéré qu'une seule guitare folk pour gaucher, perchée tout en haut du haut d'un rayon. Snif.

Le 34 Gramercy park East


MAIS, honnêtement, cette boutique est magique et une fois terminé mon premier repérage décevant, j'ai refait le tour en prenant le temps d'admirer toutes les merveilles exposées. Désolée, sur ce coup j'ai été timide, je n'ai pas osé prendre de photo, alors il vous faudra me croire sur parole. Il y a même une piece spéciale avec les guitares de collection, des "vintages" dont l'âme doit être riche d'histoires incroyables...

Remontée à bloc, j'ai foncé sur mon deuxième objectif de la journée : Jimmy Fallon. Jimmy Fallon est le nouveau présentateur du Tonight show de NBC, le plus vieux talk show ici, et je l'adore. J'ai passé une heure, il y a quelque temps, à essayer d'obtenir une place pour assister à l'émission durant mon séjour. J'ai même mis ma meilleure amie à contribution pour poireauter aussi devant son propre ordinateur, histoire de multiplier mes chances. Peine perdue : le show aussi prend des vacances et aux mêmes dates que moi... Snif bis.

Cependant, en tant que fan obsédée (limite inquiétante), je connais l'adresse du gars. 34 Gramercy park East. A ce stade, vous n'avez qu'à m'imaginer longeant le petit parc privé dont seuls les residents du lieu possèdent la clef, tentant de photographier la demeure protégée par les arbres et espérant croiser Jimmmmyyyyyyyy !!!! et son golden retriever. En vain, bien entendu. Nous quand on est en vacances, on vient à New York ; les New Yorkais, quand ils sont en vacances, ils quittent la ville. 

Au Chelsea market

MAIS, j'ai découvert ce petit endroit si tranquille, une sorte de bulle à quelques rues du Flatiron, dont Jimmy Fallon n'est d'ailleurs qu'une des plus récentes gloires locales. Au 34 ont en effet habité James Cagney et Grégory Peck, au 38 a séjourné Steinbeck. Apparemment j'aurais pu aussi croiser Uma Thurman ou Karl Lagerfeld. Et des dizaines d'auteurs, d'architectes, de musiciens, de sculpteurs... Au 15 il y a le National Arts club, un club privé fondé en 1898, dont l'immeuble est classé "monument historique". Et j'en passe. Chaque construction entourant le parc a abrité des représentants de la culture et du monde intellectuels américains. Il faut le savoir, car sinon on se contente de passer vite fait, en jetant à peine un oeil aux façades et en se dépêchant d'aller retrouver les hordes touristiques. Moi j'ai découvert tout ça en potassant mon guide sur place. J'ai peut-être attendu pour rien mais je n'ai pas perdu mon temps.

Après ce bain d'érudition par procuration, j'ai marché sur mon troisième et dernier objectif de la journée : la Highline. La Highline, c'est un parc suspendu, réhabilitant les anciennes voies ferrées aériennes du Lower west side. En 2010 le premier tronçon venait d'ouvrir et tout comme moi, les New Yorkais découvraient cette nouvelle aire urbaine encore peu connue du public.

Au Chelsea market

Quatre ans plus tard... Quand je suis arrivée vers 18h30, j'ai eu l'impression d'aborder le métro aux heures de pointe. Un flot ininterrompu sur les passerelles. Partout, de chaque côté, des immeubles en construction. Ca doit faire un moment que les New Yorkais ont fui l'endroit... Snif ter.
MAIS j'en ai profité pour aller faire un tour au Chelsea market, un espace de magasins et de restaurants installés dans d'anciens locaux industriels, en l'occurrence ceux de l'usine Nabisco. Même si ce nom ne vous dit rien, vous connaissez : l'usine produisait - entre autres- les fameux gâteaux Oreo ! Les promoteurs ont su tirer parti du lieu et ont conservé les matériaux d'origine. On déambule entre murs de briques, tuyauteries apparentes, pièces de machines en fonte... A l'entrée, une petite vitrine expose anciennes boites à gâteaux, produits publicitaires et reproductions de documents d'archives. J'adore ce lieu. Vraiment. Et c'est toute revigorée que j'en suis sortie, bien décidée à pourfendre la foule sur la Highline. Bien m'en a pris, car si la promenade n'a plus rien de confidentiel, elle n'en reste pas moins magnifique, surtout quand le soleil se couche.

Au final, je suis rentrée épuisée. MAIS ravie. 

Rose

 

Sur la Highline

Depuis la Highline

Depuis la Highline

Depuis la Highline

26 juin 2014

Hold the line, please

Bonjour tout le monde,

A Colombus circle

aujourd'hui, pas de billet, parce que ça fait déjà deux jours que je végète et que là, j'ai plein de trucs à faire. Le temps a tourné à l'ambiance tropicale, il fait très chaud et surtout très moite, je m'étais promis de me coucher tôt hier pour être en forme et finalement l'extinction des feux ne s'est faite qu'à près de 2 heures du matin. J'ai même croisé  sur Facebook les copines qui se levaient pour aller travailler en France. 

Si je me creusais un peu le ciboulot, je trouverais certainement une idée de chronique, mais je me sens intellectuellement très feignasse pour l'instant. Donc... Quelques photos pour vous faire patienter et à demain pour de nouvelles aventures !

Rose

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Le téléphérique de Rosevelt Island

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25 juin 2014

Exotisme

(Avant propos : expatriés, passez votre route, ce billet ne présente aucun intérêt pour vous !)

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Je ne vais pas y aller par quatre chemins : hier je n'ai pas fait grand-chose, le jetlag a eu raison de moi une semaine après mon arrivée. Du coup, pas de photos de l'architecture incroyable de New York, pas de journal de bord des endroits visités. Tout ce que je peux vous vendre, c'est deux pantalons neufs, pour remplacer le jean déchiré après ma lamentable chute de lundi soir. Et encore : je suis allée chez H&M. Bravo l'exotisme...

Ah si, quand même, j'ai vu "Jersey Boys" au cinéma, le nouveau film de Clint Eastwood. Autant vous dire que je n'en menais pas large, parce que suivre un film complet en VO sans sous-titres, je crois que je ne l'avais jamais fait. Au final, incroyable, j'ai compris l'histoire ! Enfin, dans les grandes lignes... Faudra quand même que je retourne le voir en France si j'en ai l'occasion, parce que je voudrais bien savoir ce que venait faire Joe Pesci dans cette histoire. (PS : Fabienne, encore merci de m'avoir accompagnée à cette séance)

Enfin bref. Là, c'était déjà plus exotique, surtout que j'ai sacrifié à la tradition : ici quand on regarde un film, on mange. J'ai donc suivi les pérégrinations des Four Seasons en avalant un hot dog et des nachos, et en essayant de liquider environ un litre et demi de Fanta orange. Sans succès : le maxi gobelet a terminé dans la poubelle à la sortie à moitié plein, et moi je n'ai jamais été aussi heureuse d'aller aux toilettes.

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L'exotisme se nichant toutefois dans les endroits les plus inattendus, je vais partager avec vous trois de mes étonnements, qui n'en seront pas pour les lecteurs vivant de ce côté-ci de l'Atlantique, mais l'exotisme étant par définition une notion touristique...

1) Les taxis jaunes ont le blues 

Les Yellow cabs sont un emblème de New York. En 2007, j'avais découvert que d'autres compagnies existaient, comme par exemple les Gipsy cabs, souvent noirs et très discrets, qui tournent notamment dans Harlem. 

Or depuis une semaine, je croise régulièrement des taxis vert pomme, dont je n'avais aucun souvenir. Renseignement pris, c'est normal, puisqu'ils ont fait leur apparition l'an dernier.
En fait, les taxis jaunes sont légion dans le centre et le sud de Manhattan, mais beaucoup plus rares à Harlem et dans les autres "boroughs" que sont le Bronx, Queens et Brooklyn. Du coup, la flotte des "Boro" taxis a fait son apparition pour desservir ces secteurs. Ils n'ont pas le droit de prendre de clients sur Midtown et Downtown, chasse gardée des "jaunes" qui ont aussi gardé leurs prérogatives sur les aéroports.  
Mais malgré ces règles très strictes, ça tire la gueule du côté jaune. Les verts voient leur chiffre d'affaire exploser.

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Leurs détracteurs les accusent de voler la clientèle des jaunes, leurs défenseurs soulignent qu'ils tournent dans des endroits où les jaunes ne mettaient que rarement les roues.  Combien de temps avant de voir apparaître des taxis verts sur les posters de New York ?

2) La vache rit aussi en Amérique

Juste un petit clin d'oeil qui m'a fait bien rire ce matin au Fine Fare. On dirait une traduction improbable, genre "I speak english like a spanish cow". Mais pourtant c'est bien vrai. Ici, la Vache Qui Rit s'appelle The Laughing Cow. 

3) Les écureuils sont nos amis

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 Ca je le savais déjà, mais à chaque fois je me fais avoir. Il suffit de se poser dans un parc et dans les 10 minutes, on voit arriver un écureuil. Celui-là, il m'a carrément fait peur lundi, pendant que je consultais mon plan à Morningside park, debout dans une allée. J'ai relevé la tête et il était là, juste en face sur le tronc d'arbre couché. J'ai eu le temps de crier (si si), de sortir mon appareil photo, de cadrer et de déclencher. Tranquille. Je suis quasiment sûre qu'il existe un programme ultra secret de dressage des écureuils à New York. 

Rose

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"Si tu t'engages dans le voyage,
tu arriveras"

(Ibn Arabi, 1165-1240)

Quelques jours à New York : histoires courtes
Deux semaines et demi, à peine le temps de saisir quelques éclats de la ville, réels ou imaginaires...
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